Lors de notre dernière réunion interamapsud77 (mercredi 20 février à Féricy), nous avons reçu la visite de Mathieu qui nous a présenté son travail, son projet paysan d’écopâturage et pastoralisme, sa proposition de partenariat AMAP sur viande demi-agneau d’herbe.
Mathieu (et Elise) ont fait le choix courageux du pastoralisme et font ainsi revivre, dans nos contrées de gravières des boucles de la Seine, la transhumance à travers villages et campagnes…
Un peu d’histoire…
Le retour du pastoralisme en Ile de France *
2011. Dominique et Jean-Louis Colas cèdent leur exploitation composée de grandes cultures bio et de maraîchage bio. Les 73 hectares de la Ferme de Toussacq, à Villenauxe-la-petite, près de Bray sur Seine, en bordure de la Seine sont rachetés à leurs multiples propriétaires par Terre de Liens, afin de les mettre à disposition à des porteurs de projets d’agriculture biologique.
Mathieu Chevalier s’installe sur les 65 ha de cultures qu’il consacre aux céréales, fourrages et prairies pâturées. En Janvier il achète 100 brebis dont 80 ont mis bas le mois d’avril suivant.
Les 8 hectares restant sont consacrés au maraîchage bio en AMAP : 6 hectares travaillés par Clément Fontvieille et sur les deux hectares restants, l’association « les Champs des Possibles » accueille chaque année deux maraîchers en herbe (les « couvés ») pour un test d’activité grandeur nature préparant ainsi une future installation.
L’année 2011 est une année de sécheresse intense, ce qui se traduit par un furieux manque de fourrage. Les gestionnaires de l’environnement ainsi que les sablières voisines proposent alors à Mathieu de réaliser des foins sur les espaces naturels non valorisés par l’agriculture de la plaine inondable de la Bassée. L’idée d’un pâturage de ces espaces, en lieu et place du broyage mécanisé, voit le jour, reprenant ainsi le modèle d’entretien des bords de Loire par des bergers itinérants. C’est ce qu’on appelle l’éco-pâturage. Il s’agit d’un entretien doux des milieux par les animaux tout au long de la belle saison, favorisant ainsi la biodiversité floristique et faunistique (nidification des oiseaux, reproduction des insectes…), tout en conservant la physionomie du paysage. Il ne manque qu’un berger, un chien, et une caravane.
Et la bergère arrive en 2012 ! Élise Colas, la native de l’étape, de retour d’une expérience dans les alpages, se passionne pour l’idée de réintroduire le pastoralisme dans la campagne de son enfance. Elle emmène les brebis de Mathieu de Juillet à Octobre pour une première virée dans la Bassée, une première transhumance. Supportée par des AMAP et une CIGALE de la région, elle achète en septembre 80 agnelles pour débuter sa propre troupe et rentre à la couveuse les Champs des Possibles pour devenir la première couvée en élevage d’Ile de France. Cette année Mathieu et Élise élèvent conjointement leur brebis respectives ; leur 200 mères transhumeront à la fin Mars pour agneler en plein air dans les prairies naturelles aux mois d’avril et mai qu’ils espèrent le plus ensoleillé possible.
*Projet soutenu par :l’association « Paysans Paysage Pays »qui promeut une gestion vertueuse des espaces d’intérêts écologiques de la Bassée, la couveuse « Les Champs des Possibles », La réserve naturelle de la Bassée AGRENABA, Les carrières GSM et A2C entre autres,Les communes de la Bassée, Agro de Paris